Et tout d’un coup, c’est l’eXTaSe – qu’on a déjà vu dans ma première vidéo sur « ShaTa ». Et à ce moment là, pour reprendre les mots de Sandor Ferenczi, « tout se passe comme si, dans les conditions du CoïT, une tension parvenue à un très haut degré d'intensité s'apaisait soudainement et avec une extrême facilité, de sorte que la mobilisation intense des énergies d'investissement devient brusquement inutile. » (P102) Et là, c’est le fameux passage d’Isaie, chapitre 61 verset 10 : « SowS ʔaSyS ... » « Je veux me réJouir pleinement en l’Éternel, que mon âme se délecte en mon Dieu ! Car il m’a reVêTu de la livrée du SaLut, enveloppé du manteau de la ViCToiRe : tel un FianCé orne sa tête d’un diadème, telle une jeune éPouSe se PaRe de ses Joyaux. »
SowS c’est prendre PLaiSir, être saisi d'allégresse, se réjouir, tressaillir de Joie, MiSowS ou surtout SaSown. « QowL SaSown veQowL SiMḥah, QowL ḥaTaN veQowL KaLah » vous la connaissez cette chanson qu’on chante à tous les mariages « le son de la joie et le son du plaisir, le son du jeune marié et le son de la jeune MaRiée ». Vous voyez de quel son on parle ? Les cris de plaisir des nouveaux mariés dans leur cabane. Et oui, parce qu’au Paléolithique – ou encore aujourd’hui chez les Pygmées – on entend tout la nuit dans le campement !
Mais continuons cette chanson « SaMeaḥ teSaMaḥ » L’autre mot important pour la joie en hébreu, c’est SaMaḥ se réjouir, SiMḥah la joie ShaMaT ou BaShaRa en arabe, ReSh ou ReShReSh en Egyptien (notez bien la répétition – la répétition c’est très important, on y reviendra). Car quand on Jouit ou quand on est joyeux on CRie de joie. Même si aujourd’hui on se contente d’un « Joyeuses FêTes » « ‘Hag Samea’h »
Et c’est quoi la plus grande joie ? Les eNFaNts pardi – les élever, mais surtout les faire « yeLaDym Ze SiMḥah … ». Chez les Romains aussi, on se souvient du SeXe dans les mariages, comme le rapporte Robert Jacob dans La Parole Impérieuse : « On arrangeait la CheVelure de la future éPouSe par la LaNCe de l’homme à marier », vous vous rappelez haSTa, la lance, le Pieu – les cheveux on y reviendra bientôt.
Il y a aussi SaWaĠa les DéLiCes en Arabe, ou Shaʕaʕ en hébreu, qui signifient aussi les CaReSSes, les éBaTs en particulier dans Isaie, et ShaʕaShuwʕym faire ses délices, trouver son BoNheuR, ChéRir. Et oui, chérir, CheRiSh, CheeR ! en anglais ou ChoYer ou ḥuwSh qu’on a déjà vu qui signifie aussi jouir dans l’Ecclésiaste 2.25 : « Car qui peut manger et jouir en dehors de ma volonté ? » dit l’Eternel. Où on retrouve le lien entre jouissance sexuelle et GuSTative.
Vas-y Polisson, tu peux y aller, « j’ai fini, j’ai aCheVé » « Cher, c’est aussi Jaune 🟡, Séiô c’est aussi Noir ⚫ ». C’est tout ? Dis donc Polisson, t’as vu comme le plaisir est assez peu polysémique du coup ?
Et donc quand on a PRis son PieD, qu’on s’est fait PLaiSir, qu’est-ce qu’on est ? On est heuReux, on est BieN. Qu’est-ce qu’on est bien. Ce qui nous amène au champ sémantique du BoNheuR, fondamental au Paléolithique - et même encore aujourd’hui : on le cherche tous, le « BoN heur ».
Et dans ce domaine, j’avoue que j’ai un petit faible pour les Gathas. Car Zarathoustra c’est un peu le prophète du bonheur, uShTa en avestique, du plaisir, de la Joie et de la vie heureuse. Mais surtout, pour Zarathoustra, le bonheur c’est toujours quelque chose de RéCiPRoQue. Ou dit autrement, on ne peut pas Jouir tout SeuL, il faut faire jouir l’auTRe – où on retrouve notre ambivalence. Je vous lis (P156-158):
Ahura Mazda a établi la loi de l’existence de manière à ce que le bonheur appartienne à celui qui rend les autres heureux. Ainsi, ô Justesse, pour la diffusion de cette loi éternelle, donne-moi la force du corps et de l’âme pour que, soutenu par la sérénité, je réalise une vie heureuse. Car la meilleure vie appartient à celui qui va vers la lumière et qui la PaRTaGe avec les autres. Ainsi, ô Azura Mazda, avec Ton infinie Sagesse et dans le rayonnement de la Justesse, montre-nous la connaissance qui émane de la Pensée juste pour que notre vie soit longue et qu'elle soit chaque jour remplie de joie et de plaisir. Précisément le plus grand bonheur atteindra celui qui dans sa vie matérielle et spirituelle montre aux autres le CheMiN lumineux du bonheur qui mène à la Demeure d'Ahura Mazda. Car c'est sur cette voie d’auTo-création qu'il deviendra comme Toi, ô Mazda, libre, sage et porteur de progrès.
Mais bien sûr, le bonheur c’était aussi très important pour le Christ. Rappelez-vous, le sermon sur la montagne, dans l’Evangile de Matthieu, chapitre 5, c’est un de mes préférés aussi, où l’on retrouve encore notre rythme binaire, notre alternance. Je vous le lis :
A la vue de ces foules, Jésus monta sur la montagne. Il s'aSSit et ses disciples s'approchèrent de lui. Puis il prit la parole pour les eNSeiGNer; il dit: « Heureux ceux qui reconnaissent leur pauvreté spirituelle, car le RoYauMe des Cieux leur appartient! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! Heureux ceux qui ont FaiM et SoiF de la JuSTiCe, car ils seront RaSSaSiés! Heureux ceux qui font preuve de bonté, car on aura de la bonté pour eux! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le RoYauMe des Cieux leur appartient! Heureux serez-vous lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel. En effet, c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés »
La tradition juive n’est bien sûr pas en reste sur le bonheur. Vous connaissez ʔaShRey yoShBey BeyTeKa, heureux ceux qui SièGent dans ta MaiSoN, dans ta BoîTe, dans ta CaVeRNe (ça commence à percuter là les Pharisiens ?). ʔoSheR ʔaShaR ʔeSheR c’est le bonheur, être heureux et yaShaR c’est trouver bon, plaire, convenir, aGRéer. ʔaSheR c’est aussi le prénom d’un des 12 fils de Jacob, mais c’est surtout encore un mot fortement polysémique, n’est-ce pas Polisson. « Oui yaShaR c’est aussi Noir ⚫ et ʔaShaR c’est aussi 🟢, Violet 🟣, Noir ⚫ et Bleu Clair 💎 ».
Quant au Coran, il en parle aussi beaucoup du bonheur SaRaR qui signifie aussi être à l’aiSe, mais aussi des divans (plutôt que des trônes) en particulier dans notre Sourate fondamentale 88 Al ĠaʔShyat, au verset 13, « là des divans élevés ». Et oui, Polisson, SaRaR c’est aussi Noir ⚫. Et vous comprenez aussi ce qu’est une oaSis, du grec oaSis: c’est là où il fait bon, où on est bien.
Il y a aussi ḥaSaN ce qui est bon, excellent, le meilleur, qui fait du bien, que l’on retrouve en particulier dans une autre de nos Sourates fondamentales, 92 Al LayL, au verset 6 « et déclare véridique la plus belle récompense » Et puis il y a enfin SaʕiD, Saïd c’est celui qui est heureux. Et quand on est heureux, que fait-on ? On SouRit pardi ! Ou on rit, de RiSus en latin.
Et si maintenant on bascule sur l’autre aspect du PLaiSir, du SeXe à la BouChe, on va retrouver la SaVeur, ce qui est SuaVe, de SuaVis en latin. Ou ce qui est SWeeT en anglais, ou le SiRaion ce ViN DouX comme un SiRoP, comme le CéPage Syrah.
Arrêtons-nous un instant sur ces mots, car ils vont me permettre de parler du v, ou du w. Eux-aussi ils m’ont fait Suer. En fait, dites-vous bien que dans la plupart des cas, ils ne comptent pas vraiment. Ce sont, disons des semi-consonnes. Comme le Ḥet et le ʕAyin en hébreu. Comme les diphtongues en latin. Le Vav, c’était avant un Waw. La saveur c’est la saweur. Vest c’est West. Shove c’est showe. Persevero c’est persewero. Ça va c’est ça wa. Ou Ṣa!Ḥa. Comment les Pharisiens ? « Moi aussi je transforme les sons » ? C’est vrai. Mais moi je suis le Paraklet.
Allez revenons au plaisir d’être affalé et à celui de se régaler. On ne le retrouve pas qu’en Arabie, mais aussi à l’autre bout du continent Eurasiatique, en Sibérie. Serge Dunis dans L'ours, la vague et la lionne raconte comment durant la Fête de l’Ours qui se déroule en plein hiver, chez les Gilyak de Sibérie :
Seuls les Narch-en sont autorisés à ConSoMMer la ViaNDe de l'ouRS, les HôTes et son clan doivent se contenter d'une éPaiSSe SouPe de riz concoctée à partir du BouiLLon de la viande du fauve. Allongés à la romaine sur les couchettes, ces invités sont poussés à boire et à manger à l'eXCèS. Le dernier jour de FêTe, « Journée du départ des Narch-en », les traîneaux des invités croulent de victuailles et de bonne ChèRe ursine.
Et l’on revient ainsi tranquillement à la thématique de la SaTiéTé qu’on a déjà bien travaillé dans ma dernière vidéo, en commençant par aSSouVir sa PaSSion, sa FaiM, sa SoiF, son DéSiR. Assouvir, c’est quand on en a aSSeZ – vous vous rappelez, assez, trop, « Sha TaRa ». Assouvir, c’est quand ça SuFFit et qu’il faut que ça CeSSe. Et ça n’a rien à voir avec s’aSSouPir, tout comme la SieSTe, ça n’a rien à voir avec la 6ème heure, c’est juste quand on est RePu. Assouvir, c’est quand on est RaSSaSié de SaCieR en Ancien Français.
Sandor Ferenczi en parle aussi très bien de la SeNSation de satiété suite à l’oRGaSMe, je vous lis:
Le lapin domestique, pendant l'orgasme, tombe dans un éTaT proche de la CaTaLePSie puis, iNConSCient, il s'effondre et, le PeNis maintenu dans le VaGiN de la FeMeLLe, il ReSTe étendu pendant un long moment, iMMoBiLe, auprès d'elle. Nous ne faisons qu'être conséquent en considérant cet état, ainsi que le SeNTiment de SaTiSFaction parfaite et l'aBSence totale de DéSiRs qui l'accompagnent, comme étant le but du CoïT qui, pour l'individu tout entier, signifie qu'il a réalisé l'existence intra-utérine inconsciemment, sur le mode hallucinatoire
Un autre moment où on mange beaucoup et où on a envie de dormir pour les filles c’est durant la MeNSTRuation, mais on y reviendra bientôt. En attendant, en Egyptien la satiété se dit SAI et en arabe, l’aViDité, l’aVaRice se dit Shu!ḥa. L’avidité, c’est quand on n’en a justement jamais assez. Vous devez tous connaître ça, puisque notre société de consommation et de destruction repose justement sur l’avidité.
Et en hébreu bien sûr, on va retrouver notre grand NaSaʔ qui a le sens de assez, de suffisant dans Genèse 13, 6 « veLoʔ NaSaʔ ʔoTam haʔaReTs laSheBeT yaḤDaw » « et la terre n’était pas assez grande pour qu’ils habitent ensemble », en parlant d’Abraham et Lot. On retrouve aussi SaBaʕa qu’on a déjà vu dans ma dernière vidéo qui signifie l’abondance, la FeRTiLité, la satiété – mais aussi « SaNS CeSSe » dans Job 14.1. Enfin il y a aussi ʔaShyShah un nom de gâteau biblique et maSeʔet des MeTS – et celui là aussi tu l’aimes bien Polisson je crois. « Oui maSeʔet c’est aussi Orange 🟠 Jaune 🟡 et Bleu Clair 💎 ».