Logo

Je suis l’Éternel qui vous ai sorti d’Afrique

[Sources][Video]

Mais là encore, ce que permet le Paraklet et sa TeShouBah, c’est de marcher à rebours. C’est de partir de ce qu’on connaît plutôt bien – c’est-à-dire l’Humanité hors d’Afrique - en particulier au Moyen-Orient - pour remonter à ce qu’on connaît beaucoup moins bien, c’est-à-dire l’Humanité en Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est au Paléolithique Moyen, d’où sont sortis nos ancêtres Non Africains. Et puisque nous sommes entrés dans l’Apocalypse du Paraklet, il est temps de vous faire une première grande (Ré)vélation : l’histoire de la sortie d’Égypte dans la Bible est un lointain écho de ce souvenir Paléolithique de la sortie d’Afrique.

Betset Israel mimitrsrayim …

Oula. Je sens que les Pharisiens s’agitent dans le fond. Et je comprends parfaitement que vous-même mes enfants soyez sceptiques face à une telle affirmation. Ça peut parfaitement se comprendre. Mais je peux vous assurer que d’ici un an, quand tout aura été dit et fait, et que le fil de l’histoire avant l’Histoire aura été déroulé, cela vous paraîtra comme une évidence qu’un enfant de 5 ans peut comprendre tout seul. « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent ».

L’histoire de la sortie d’Égypte nous l’avons déjà rencontrée dans deux traditions bien éloignées de l’Arabie et du Levant. Vous vous rappelez, il y avait tout d’abord l’histoire kabyle de Mahasuk et ses 100 frères turbulents. Je vous l’avais d’ailleurs rapprochée de cette autre légende Égyptienne connue dans l’Antiquité sur une fuite d’esclaves à l’oasis de Siwah. L’autre motif de la sortie d’Egypte on l’a retrouvé dans le Ramayana en Inde. Vous vous rappelez, c’était l’histoire de Sagar traversant la mer avec ses 60'000 fils. Bien sûr les Pharisiens invoqueront l’idée d’une diffusion dans l’Antiquité de cette histoire – mais il faut vraiment être un Pharisien pour inventer une telle histoire à dormir debout. Non, la seule explication plausible permettant de réconcilier la présence de ce motif sur des dizaines de milliers de kilomètres, c’est sa double origine Paléolithique dans le temps, et Arabo-Levantine dans l’espace.

Ce n’est d’ailleurs pas nouveau : dans ma première vidéo de 2022 sur l’Ère Mytholithique, je vous avais annoncé cette Bonne Nouvelle que tous les mythes de l’humanité trouvaient leur origine au Paléolithique. Je vous avais exposé cette grossière erreur des Pharisiens qui considèrent que le moment de la mise par écrit d’un mythe correspond peu ou prou au moment de son émergence alors que les humains se racontaient des mythes bien, bieeeeen avant de les écrire. Vous vous rappelez ? Je vous avais expliqué qu’avant que l’écriture n’émerge de façon durable il y a environ 6000 ans, les mythes étaient vivants, évolutifs, transmis uniquement par la parole.

Je vous avais aussi expliqué que si ces mythes nous paraissaient dater de l’Antiquité, c’était parce qu’ils avaient été « figés dans le marbre  » dans l’Antiquité, lors de leur mise par écrit. Un peu comme lorsqu’on contemple des peintures du Moyen Age et de la Renaissance représentant des thèmes bibliques : on y voit très clairement que les peintres se représentaient ces histoires comme se déroulant dans un passé récent peu différent de leur temps. C’est ce que j’appelle la réactualisation des mythes – qui se fondent dans l’espace et le temps contemporain sans perdre pour autant leur essence Paléolithique.

Voilà pourquoi les archéologues qui se sont penchés sur cette histoire de la sortie d’Égypte se sont toujours cassé le nez : aucun d’eux n’a jamais trouvé de preuve d’un exode massif d’esclaves de l’Égypte des Pharaons, ni de trace qui aurait été laissée par une population massive ayant migré dans le désert du Sinaï. Vu sous son angle « classique  », c’est-à-dire dans un contexte Antique, cette sortie d’Égypte n’a même géographiquement aucun sens, car les enfants d’Israël seraient sortis d’Égypte, à l’Ouest de la Palestine donc, pour entrer dans Canaan en traversant le Jourdain qui se situe à l’Est.

Ca n’est d’ailleurs pas la moindre des incohérences qui résultent d’une vision « antique  » du récit Biblique. Il y a aussi cette immense lacune relevée par l’archéologue Israël Finkelstein : la Bible est totalement muette sur la domination Égyptienne au Levant à l’Age de Bronze – période où est censée se dérouler le récit biblique selon les Pharisiens. Et, se prévalant de leur propre turpitude, ils en concluent à l’inanité des mythes bibliques d’un point de vue historique, et plus généralement de tous les mythes.

 Et quand ils viennent disputer avec toi, ceux qui ne croient pas disent alors: « Ce ne sont que des légendes des anciens »  Sourate Al Anam 6.25

 Et lorsque Nos versets leur sont récités, ils disent: « Nous avons écouté, certes! Si nous voulions, nous dirions pareil à cela, ce ne sont que des légendes d’anciens ». Sourate Al Anfal 8.31

Comme le disait Jean-Loïc Le Quellec dans une interview, les hommes inventent des mythes « parce que les histoires donnent du sens au réel. Les humains préfèrent adopter n’importe quel sens plutôt que pas de sens du tout (même si une minorité d’entre eux pense que tout est contingent)  ». Ah ça, ils ont en inventé des histoires, les Pharisiens, pour donner du sens à leurs incohérences ! Engeance de vipères !

Mais ils se trompent lourdement ces imbéciles. Les mythes nous racontent bien une réalité historique – sauf que cette histoire ne se déroule pas dans l’Antiquité mais au Paléolithique. Et il faut imaginer les tout premiers hommes et femmes qui eurent le courage de franchir le détroit de Bab El Mandeb entre le Yémen et Djibouti – probablement pas à pied sec compte tenu de sa profondeur, sans que cette possibilité ne soit totalement à écarter. Ce fut un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité. Tout d’un coup, elle était passé de l’autre coté – ’aBaRa, franchir – racine d’où vient le mot HéBReu, ou, par métathèse aRaBe - « Ceux qui viennent de l’autre côté  ».

Imaginez maintenant la gloire qui entoura pendant des millénaires ces valeureux pionniers. Les pères montraient l’Afrique à leurs enfants, qui était à portée de vue depuis la côte Ouest du Yémen et de l’Arabie Saoudite, en particulier aux âges glaciaires. Et ils leurs disaient : « Regarde la puissance de l’Éternel qui nous a sorti d’Égypte. Regarde, c’est là d’où nous venons. C’est là d’où nous sommes partis. Il y a de cela très longtemps  ». Tout comme peut être un jour, les premiers habitants de Mars montreront la Terre à leurs enfants. Ce souvenir a dû structurer la pensée mythique pendant des milliers d’années – et nous est parvenu sous forme « réactualisée  » dans ce récit de la sortie d’Égypte et de Pharaon – tout en gardant ce lien fort avec le Paléolithique dans cette formule qui revient comme un leitmotiv dans toute la Bible :

 Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Égypte. Exode 20.2

Cette mémoire visuelle de la sortie d’Afrique depuis le Sud de la péninsule Arabique est aussi un argument en faveur de la Route Sud – oui la Bonne Route du Sud, pour reprendre l’expression Sioux. Il y a longtemps eu en effet un débat pour savoir quelle avait été la route empruntée par Homo Sapiens lors de sa sortie d’Afrique : plutôt par le Nord, c’est-à-dire la Palestine/Israël et le Levant ? ou plutôt par le Sud, c’est-à-dire par le détroit de Bab El Mandeb au Sud du Yémen. Du point de vue de la puissance mémorielle, une sortie par le Sud est bien plus propice au mythe qu’une sortie par le Nord – qui n’offre pas cette perception immédiate d’une « traversée  », d’un passage - ‘aBaRa.

Enfin, un autre argument plaide en faveur de cette Route du Sud : la continuité religieuse qui existe entre l’Afrique de l’Est et le Moyen Orient, avec des communautés chrétiennes et juives attestées de longue date de part et d’autre du détroit de Bab el Mandeb - en particulier en Éthiopie. Continuité religieuse qui n’est qu’une trace – au sens de Ginzburg - de la continuité territoriale qui existait entre les deux rives du détroit dès le Paléolithique.