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Le rayé ça ressort

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Mais revenons donc au rapport entre l’air et la lumière, ʔowR en hébreu, que l’on retrouve dans l’expression « avoir l’aiR ». Nous avons tous aujourd’hui des écrans que nous pouvons régler à l’aide de trois paramètres : le ConTRaSTe, la CouLeuR, et la luminosité. Et parmi ces trois paramètres, le contraste est évidemment le plus important pour la vision. C’est ce qui nous permet de distinguer les FoRMes en SéPaRant les zones CLaiRes des zones SomBRes.

L’archétype du contraste, c’est la RaYuRe, la Raie qui sépare. La RéTiNe qui tapisse notre œiL tire son origine étymologique du latin ReTS qui signifie le filet, le RéSeau, et qui est aussi apparenté au mot RaRe. Le rare comme les mailles du filet, c’est qui ReSSoRT visuellement par contraste, et qui a d’ailleurs toujours été très éRotique.

En anglais par exemple, le CheVReuil, se dit Roe - c’était un animal fondamental du Paléolitique supérieur en Europe. Le chevreuil c’est le RaYé. On retrouve aussi le son « Ra » avec ce sens de séparation dans l’oRée du bois, qui provient du latin oRa qui signifie le BoRD, la LiSièRe, la côte, la RiVe, le RiVaGe, la FRonTièRe, la limite. Ou dans le grec oRos de même sens, et d’où provient l’hoRiZon – cette rayure indépassable.

Il est temps de tirer un trait

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Que le TRaiT soit relié à la lumière, les enfants le savent intuitivement, eux qui dessinent le soleil avec des traits, qu’on appelle des RaYons, comme les égyptiens avant eux qui représentaient le soleil, RO en Egyptien, avec ses rayons décorés d’une main. Et parce que le son « Ra » est fondamental pour la perception visuelle, TiRer un trait en hébreu se dit YaRah.

Enfin, si l’R sépare ce qui est visible de ce qui n’est pas visible, ce qui est audible de ce qui n’est pas audible, bref ce qui est perceptible de ce qui ne l’est pas, il sépare aussi évidemment le temps. Entre le temps d’aujourd’hui et celui d’hieR. Entre les heures ôRa en grec, les années YeaR et les événements ʔeRowʕa en hébreu. Et bien sûr l’R sépare l’èRe Paléolithique de l’ÈRe Mytholithique, l’ÈRe du VeRBe, l’ÈRe de l’air et de l’R.

Traits gravés
Figure: Traits gravés

Articuler pour séparer

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En fait, le son « Ra » exprime l’idée de séparation créatrice de sens. Séparation sonore, olfactive, visuelle – mais aussi matérielle lorsque l’on CouPe en TRaÇant un trait. En grec, ce sens de couper, on le retrouve par exemple dans Raiô qui signifie BRiSer, aiRô qui signifie lever l’anCRe, le camp, enlever, briser, aRè qui signifie DéTRuire – d’où provient probablement aRèS le dieu de la GueRRe – ou aRoô qui signifie LaBouRer. La ChaRRue c’est ce qui TRaNChe la TeRRe – et cela lui fait très mal d’ailleurs, mais ce sera le sujet d’une autre vidéo.

Mais cette idée de séparation, on la retrouve surtout dans le préfixe aR- qui exprime l’idée d’aRTiCuLation de deux PaRTies séparées et que l’on retrouve dans aRṬRoN, l’aRTiCuLation, aRMos l’assemblage, la jointure, ou aRMa le ChaRRioT. Car oui, depuis le Paléolithique, les aRMes, et en fait l’aRT en général, ce sont des assemblages, on y reviendra bientôt.

Partager, encore et toujours

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Tiens, en parlant de séparation, ça ne vous rappelle rien ? Comment, mais vous ne vous rappelez pas ma vidéo sur le PaRTaGe il y a un an ? Je vous avais pourtant bien dit que je reviendrais sur les son Ta et Ra, que l’on retrouvait dans BeRiyT et BeTaR, l’alliance du partage. Et bien, nous y sommes, un an plus tard – je tiens toujours parole.

Bon, pour ceux qui débarquent, j’y racontais comment, durant l’automne 2021, alors que je recherchais l’origine du mot SymBoLe, j’avais découvert le SuMBoLoN, cet objet que l’on brisait pour symboliser un ConTRaT. Ce qui est incroyable c’est qu’on retrouve, au cœur de BeRiyT et BeTaR, l’alliance du partage, et bien sûr de la TowRah, ce son Ra qui incarne à la fois la création de sens mais aussi la brisure et la coupure au cœur du SuMBoLoN et de la symbolique du partage.

Fractalité du langage

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C’est ce que j’appelle la fractalité du langage: nous retrouvons à chaque couche linguistique, en partant des mythes, puis des thèmes, puis des phrases, puis des mots, puis des sons toujours les mêmes formes – en particulier lorsqu’elles touchent au partage et à la coopération, si fondamentale chez Homo Sapiens.

Et vous comprenez maintenant pourquoi, je vous disais dans mon avant-dernière vidéo que « ShaRa » le chant qui était cousu dans la RhaPSoDie, c’était un peu comme le polymère et le monomère. Non, vous ne comprenez pas ? Mais c’est pourtant évident : polymère et monomère viennent de MéRos en grec qui signifie la PaRT et la portion.