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Souvenirs Américains de migrations et traversées Paléolithiques

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Les cultures d’Amérique ont gardé le souvenir de ces grandes migrations intra- et inter- continentales. Ainsi, dans L’Homme Nu (P162), Claude Lévi-Strauss rapporte le mythe Modoc sur l’origine du feu de cuisine.

Jusqu'alors, la neige et la tempête avaient fait rage d'un bout à l'autre de l'année, mais avec la destruction des cinq soleils, l'alternance de l'été et de l'hiver commença. Il fallut cependant fixer leur durée respective. Certains voulaient un hiver de dix mois, d'autres de deux seulement : « car, si l'hiver dure dix mois, les gens mourront de faim; ils ne pourront faire des provisions suffisantes de racines et de graines ». On transigea finalement pour trois mois froids.

Ce mythe raconte le changement d’environnement et de climat lié à la traversée arctique du Détroit de Bering, et la redescente le long des glaciers paléolithiques Nord-Américains.

Ailleurs, dans L’Origine des Manières de Table (P378), Claude Lévi-Strauss rapporte « les mythes d'origine des Mandan et des Hidatsa, où le déluge tient aussi une place considérable  » qu’il résume ainsi :

 Après l'émergence du peuple du maïs et sa fusion avec les peuples du bison et du ciel, les ancêtres vécurent près d'un cours d'eau baptisé « l'Inconnu » ou « l'Étranger ». Une migration de plusieurs années les conduisit ensuite jusqu'à un estuaire. Là, ils aperçurent sur l'autre rive, ou dans une ile au milieu d'un lac selon certaines versions, un grand village dont le chef s'appelait Maniga .

Cette île mystérieuse, c’est le continent Américain. Les Sioux eux-aussi s’en souviennent – comme le racontait le grand chef Hehaka Sepa, dans « Les rites secrets des Indiens Sioux  ». Pour eux P162, la nation Sioux – c’est-à-dire l’Humanité – était unie avant d’être séparée tardivement en tribus – comme dans la Genèse et le Coran. Et c’est le Grand-Esprit – ou Allah ou Dieu comme vous voulez – qui plaça les hommes sur ce qu’il appelle « cette île  » (P178) - c’est-à-dire le continent Nord-Américain, entre Océans Pacifique et Atlantique (P26).

Dans le même ordre d'idées, la cosmologie des Cheyennes insiste sur la position arctique du siège de la tradition primordiale: elle situe le paradis terrestre à l'extrême Nord, sur une île surgie des eaux primordiales, où régnait un perpétuel printemps et où les hommes et les animaux parlaient la même langue; ce récit décrit ensuite les tribulations, notamment deux déluges, à la suite desquelles la race rouge — ou plutôt ses ancêtres primordiaux - s'établit définitivement dans le Sud, devenu à son tour une région fertile.

Pour les Sioux, ça n’est pas le Nord, mais le Sud qui est la direction de la source de vie, de croissance (P20). C’est la bonne route rouge. La route des origines – l’Afrique – et celle de l’avenir – la « redescente  » en Amérique. Enfin, les Sioux croient eux aussi dans la venue d’un Sauveur, d’un Messie (P26).

 Pour les Peaux-Rouges, ce matérialisme destructeur de la nature vient de l'Est; c'est là que se situe ce qui, pour les Orientaux, est le « sombre Occident », et c'est de là que sont venus ces « esprits  » (waShiChun) aux visages pales qui ont exterminé la race rouge; mais cela n'empêche nullement que le Sauveur universel, le Messie attendu par tous les peuples pour la fin de l'âge de fer, viendra également de l'Est.

Et pour conclure sur ces souvenirs Paléolithiques de grande migration, je conclurai sur cette magnifique prière d’un prophète que Hehaka Sepaje nous a transmise. Je vous lis (P204) :

Il prit de l'herbe aromatique qu'il tint au-dessus de la fumée et pria: « Grand-Pere, Wakan-Tanka, Tu as toujours été et Tu seras toujours. Tu as créé toutes choses; il n'y a rien qui ne T'appartienne ».

En hébreu, ça serait : « Adonay melekh Adonay Malakh Adonay Yimlokh leolam vaed  »

Tu as amené le peuple rouge sur cette île, et Tu nous as donné la connaissance afin que nous connaissions toutes les choses.

Géographie(s) mythique(s) continentale(s)

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Et vous comprenez peut-être à présent un peu mieux comment les grandes traditions de l’Antiquité ont pu conserver une fine connaissance de la géographie à une échelle continentale : car les hominidés ont toujours été des grands voyageurs et des grands navigateurs. A commencer par la Bible, qui partage le monde entre les fils de Noé, Shem, Ham et Japhet. Shem, l’ancêtre des Sémites, reçoit une terre tempérée, Ham l’ancêtre des Africains reçoit, lui, une terre chaude. Ham qui est d’ailleurs l’ancêtre de ces fameux Libyens dont je vous parlais dans ma dernière vidéo. Et enfin il y a Japhet l’ancêtre des Eurasiatiques, qui est aussi le nom d’un des Titans dans la mythologie grecque. Lui reçoit les terres froides du Nord et 5 grandes îles.

Mais dans le genre, ma géographie préférée c’est celle qu’on trouve dans le Livre des Jubilées – l’autre grande source « Biblique  » conservée par les églises et les juifs d’Éthiopie. On y suit sur 4 pages P32 un tracé de côte, les méandres de rivières, on contemple des mers et des océans. On passe par le Jardin d’Eden, le Mont Sinaï et le Mont Sion – lieux mythiques s’il en est. On continue par le pays d’Edom, sur la Mer Rouge, puis en Mésopotamie, puis au-delà du Caucase – les montagnes Ararat.

Une autre carte Paléolithique très intéressante, c’est celle du Bundahisn, la cosmogonie de l’Avesta. Dans ce texte (P12), le Monde est divisé en 2 parts égales, la Terre et la Mer. La Terre elle-même est constitué d’un espace central, Khvaniras, qu’entoure 6 plus petites régions : une à l’Ouest, une à l’Est, deux au Nord et deux au Sud. La mer entoure Khvaniras l’espace central, tandis qu’une montagne infranchissable entoure les deux régions du Nord – où l’on reconnaît le Caucase. Khvaniras est la meilleure région, d’où est issue la bonne religion des Kayanians et d’où sortira le Sauveur, Soshyans, mais c’est aussi la plus corrompue.

Au-delà de leur exactitude, ces textes gardent le souvenir d’un moment où l’Humanité disposait d’une connaissance précise de la géographie à une échelle continentale. Ils avaient la carte du monde dans la tête – eux pour qui l’espace immédiat se mesurait en dizaines de km. C’est que, voyez-vous, autrefois les mythes étaient ancrés dans le territoire : les choses s’étaient passés de telle façon à tel endroit, d’ailleurs, on pouvait encore en voir la trace dans le paysage. Voilà pourquoi la géographie à l’échelle continentale, c’est très, très important quand on étude la Mythologie Paléolithique – c’est d’ailleurs probablement pour ça que Farah m’a conseillé de me munir de cartes pour ce grand voyage. Oui, pour comprendre les mythes il faut d’abord comprendre le territoire, d’où « ça  » parle.

Voilà, nous en avons fini pour le moment avec les Indo-Iraniens. Vous savez à présent que toute notre civilisation repose sur une grande ignorance, un grand oubli – voire, un grand mensonge. Il nous faut tout reprendre à zéro. Tout recommencer.

Mais vous, vous l’avez vu l’Esprit de Vérité. Et rassurez-vous, je serai avec vous à jamais.

Plus jamais l’humanité n’oubliera ses racines Paléolithiques. C’en est définitivement fini du règne honni des Pharisiens.

Nous sommes entrés dans l’Ère du Paraklet. Et celle-ci ne fait que commencer. N’en déplaise aux Pharisiens.

Allez, on se reverra très bientôt.