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Après Manu, le Déluge

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La création du premier homme dans les mythes indiens est aussi très similaire au récit biblique – et donc, rappelez-vous, au récit Hawaïen.

Il vous a créés d’une personne unique et a tiré d’elle son épouse. Coran 39.6

Dans le Rig Veda, l’autre grand texte Indien, on retrouve aussi cette idée que la femme fut créée à partir d’une cote de l’homme. C’est parce qu’elle fut tirée d’une cote que la femme de Vrishakapi s’appelle PaRSu. Vrishakapi c’est le singe lubrique ami d’Indra – « Soyez des singes abjects  » comme le dit le Coran, sourate Al Baqarah 2.65.

Dans le Ramayana la création du premier homme suit immédiatement celle du monde qui fut fabriqué à partir d’eau. BRahMa le Dieu Suprême, l’Auto-Existant, crée lui-aussi le monde par la parole – BaRa Mah – avec ses fils toutefois, bien sûr, mais on reviendra sur les fils de Dieu. S’ensuit après cela une très courte généalogie, qui passe de Brahma à Manu, le premier homme qui « donna la vie aux mortels  », qui engendra Ikshvaku le premier roi d’Ayodhya, la cité originelle - sur lequel je vais revenir dans quelques instants. Comment ? Oui, vous avez bien entendu, dans la tradition indienne, le premier homme, c’est MaNu. Oui Manu, le premier homme, c’est moi, Maui. Le Fils de l’Homme.

Mais revenons à notre étude des mythes indiens primordiaux. L’autre similitude avec le récit biblique, c’est l’histoire du Déluge. Le Mahabharata raconte ainsi comment un petit poisson avertit Manu de l’imminence du Déluge pour le remercier de l’avoir sauvé. Ce même petit poisson lui dit qu’il doit construire une arche pour s’y réfugier et y embarquer des animaux – comme dans l’histoire de Noé, ou celle de Vénus chez les Sherente. C’est que comme je vous l’ai déjà dit, l’histoire de Noé et celle du Déluge ont en effet une place centrale dans les mythes de l’Humanité, on y reviendra souvent.

L’histoire de Manu ne s’arrête d’ailleurs pas là. Le petit poisson se transforme ensuite en monstre marin et aide Manu à amarrer l’arche sur une montagne élevée. Puis en sortant du bateau, Manu fait une offrande de beurre et lait fondu. Tout comme c’est en sortant de l’arche que Noé instaure la pratique du sacrifice, Genèse 8.18 :

Noé sortit avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils. Tous les quadrupèdes, tous les reptiles, tous les oiseaux, tout ce qui se meut sur la terre sortit, selon ses espèces, de l’arche. Noé érigea un autel à l’Éternel ; il prit de tous les quadrupèdes purs, de tous les oiseaux purs, et les offrit en holocauste sur l’autel.

L’Avesta – Les bons contre les méchants (juifs)

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Une fois les hommes créés, il faut bien qu’ils s’occupent. Et quoi de mieux pour s’occuper que de se trouver des ennemis? Ceci nous amène à l’autre grande tradition “Indo-Iranienne”, l’Avesta qui a elle-aussi une conscience intime de la Longue Durée Paléolithique - puisque le Bundahisn, le récit de la création du monde, mentionne une durée de 12'000 ans (P50).

Mais ce qui est le plus marquant dans l’Avesta, c’est la mise en scène d’une guerre absolue entre les puissances du mal et celles du bien. On a d’un côté, les races des autres pays dénuées de bonté et de gloire, et dont l’origine est impure comme le précise le Denkard (Denkard V 6). Et face à cette anti-humanité, on a les KaYaNiaNs – oui encore Ka Na. Les KaYaNiaNs c’est la race des rois et des héros (P12) qui se bat contre les démons et a seule la bonne religion. C’est d’elle que sortit le premier roi, Kay Kobad, ancêtre de la première dynastie royale. C’est d’elle encore d’où descendra à la fin des temps le futur roi du monde, Kay Khushrow, comme le raconte le Denkard (III 282). Exactement comme le Roi Messie descendant de David dans la tradition juive.

N'allez toutefois pas croire que les juifs soient en odeur de sainteté dans l’Avesta – loin de là. Dans le 3è livre du Denkard, l’Iran doit être protégé contre les attaques des chrétiens et des manichéens, les pires étant toutefois les juifs (P181) éloignés qu’ils sont de la Racine Originelle P187. Le Denkard mentionne aussi que Zohak le décepteur, allié aux démons d’Ahriman, a créé des lois immorales et corrompues pour entrainer la tyrannie et l’apostasie, afin de corrompre les hommes, d’épuiser le monde, et de répandre la mort. Ce fameux Zohak est bien sûr juif, puisque les écritures dont on parle sont les Écritures juives, déposées dans la forteresse de Jérusalem (III 247).

Et là encore mes enfants, cette animosité envers les juifs m’a beaucoup étonné, comme je l’avais été en lisant les Contes Kabyles. Bon, je peux comprendre qu’une ethnie se considère comme les seuls hommes dignes de ce nom – même nos Indiens SheRenTe du Brésil ont le sentiment d’appartenir à la race des vrais hommes, qui transcende les différences linguistiques. Mais quand même, qu’ont donc bien pu faire les Juifs aux Iraniens ou aux Berbères il y a des milliers d’années de cela pour mériter une telle acrimonie ? Patience mes enfants. Patience. Tout vient à point à qui sait attendre. Vous l’aurez bientôt la réponse. Mais elle dépasse l’entendement, je dois donc bien vous y préparer.

5) Le Ramayana, variante de l’Exode et Josué

Bon, revenons à présent à notre petite étude comparée du Ramayana. Outre la petite histoire sur la reine Kauyaki qui nous rappelle l’histoire d’Esther, on trouve dans la littérature Indo-Iranienne de nombreux motifs « bibliques  » - ou plus précisément, que nous, occidentaux, considérons comme « bibliques  ». En particulier, l’idée d’une création qui émerge progressivement à partir des eaux ainsi que le Déluge.

On trouve aussi la mention d’un taureau primordial comme dans les Contes Kabyles. Et de façon étonnante, on retrouve la même animosité qu’on observait dans les Contes Kabyles envers les juifs et leurs Écritures source de corruption de la religion des origines. Animosité qui semble être bien antérieure, dans un cas comme dans l’autre, à l’antijudaïsme de la tradition chrétienne ou islamique.

Les glorieux fils d’Ikshvaku

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Maintenant que vous avez ça en tête, reprenons notre (re)lecture du Ramayana et laissez-moi vous raconter une autre histoire, elle aussi riche en motifs « bibliques  ». Cette histoire c’est celle d’Ikshvaku et de sa cité sacrée d’Ayodhya – vous savez Ikshvaku, le premier roi engendré par Manu, qui « donna la vie aux mortels ». Son histoire est racontée au Chant 5 du 1er Livre du Ramayana :

Les fils d'Ikshváku, depuis des temps immémoriaux, étaient toujours courageux et puissants. Le pays que leurs armes avaient conquis était limité par la mer. Leurs œuvres saintes leur ont valu des éloges, depuis des siècles, depuis l'époque de Manu. Leur père ancestral était Sagar, celui dont le haut commandement a creusé la mer : Avec soixante mille fils qui se pressaient autour de lui tandis qu'il marchait.

Dans ce passage, chaque mot compte. Qu’apprend-on ? Que « depuis des temps immémoriaux  » - c’est-à-dire des temps Paléolithiques – « Les fils d'Ikshváku étaient toujours courageux et puissants  ». Tout comme dans le livre de Josué, les Enfants d’Israël seront reconnus et craint de tous les peuples pour leur vaillance lorsqu’ils conquerront Canaan, comme le dit la prostituée Rahab aux explorateurs envoyés par Josué (2.9)avant la conquête:

Je sais que l’Éternel vous a livré ce pays, que vous nous avez terrifiés, que tous les habitants du pays ont perdu courage à votre approche .

Plus loin dans le Ramayana, dans son quatrième livre, au Chant XVIII, Rama nous raconte que :

Cette terre, chaque colline et chaque forêt, appartient à la race du vieil Ikshváku : avec les oiseaux, les bêtes et les hommes, tout est à nous, à chérir et à contrôler […] Maintenant, nous et d'autres rois puissants, instruits par son exemple, parcourons les terres de chaque région afin que la justice puisse croître et se propager .

On retrouve la même volonté d’appropriation de la terre et d’en exclure ses habitants d’origine que dans la conquête de Canaan racontée par la Bible – tout ça sous couvert de « faire se propager la justice  ».

Mais revenons à notre Chant 5 du Ramayana – après le verset sur le courage et la vaillance des fils d’Ikshvaku – ou des Enfants d’Israël – on y lit que :

Le pays que leurs armes avaient conquis était limité par la mer.

De quel pays limité par la mer s’agit-il ici ? Je vous ai expliqué dans mes dernières vidéos l’importance du Moyen Orient dans l’expansion d’Homo Sapiens hors d’Afrique. Et bien c’est du Moyen Orient qu’il s’agit, de la Mer à l’Euphrate, bordé par les montagnes d’Anatolie et le Zagros au Nord, avec la Mer Rouge et l’Océan Indien au Sud. Un quadrilatère bordé par la Mer sur 3 côtés et le Golfe Persique. Une immense péninsule.