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5) Clef

Monologues du vagin

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Bon, je crois que vous avez compris de quel ViDe et de quel GouFFRe il s’agit. Oui nous parlons bien de l’uTéRuS, de cette CaVeRNe à laquelle l’homme accède par une Voie éTRoiTe, le VaGiN grâce à son PeNis, sa PoiNTe – et d’où le BéBé SoRT pour NaîTRe au monde, miShBaR en hébreu (oui Polisson, aussi Violet 🟣).

Le vagin est très présent dans l’art Paléolithique. On en retrouve de nombreux exemples gravés, par exemple sous l’abri Blanchard datant d’il y a plus de 30'000 ans, ou sur les fameuses Vénus, ces statuettes féminines, par exemple celle de Shelkingen datant d’il y 35'000 ans, dans le très bel ouvrage Préhistoires d’Europe P32. Et cette FeNte MySTéRieuse continuera à être représentée au Néolithique sur la PoTeRie ou les sculptures, par exemple la DéeSSe aSSiSe de Pzardzik avec sa VuLVe et sa FeNte se prolongeant entre les jambes, Préhistoires d’Europe P132.

Comme le rapporte Serge Dunis, dans L’ours, la vague et la lionne, en Sumérien, « FeMMe », munus, se représente par un TRiaNGLe iSoCèLe que fend une courte BiSSeCtrice, « évocation instantanée de la vulve ». Le SymBoLe du vagin c’est le CheVRon, le V. Avec ou sans petit trait figurant cette FeNte si mystérieuse. Il a littéralement oBSéDé nos ancêtres – surtout les femmes de mon point de vue, mais bien sûr aussi les hommes – et ce dès le Paléolithique avec ces merveilleux objets PhaLLiques recouverts de chevrons datant d’il y a de près de 20'000 ans retrouvés en Ukraine (Déesse P37). Le chevron c’est le motif par excellence, on va le revoir très souvent.

Et vous comprenez maintenant pourquoi j’ai choisi la couleur RoSe pour cette vidéo – et pourquoi mon petit caméléon polysémique s’appelle PoLiSSoN. Inutile de vous faire un DeSSiN je pense. Comme l’écrit Lao-Tseu au début du chant 28:

Connais le masculin, Adhère au féminin. Sois le RaViN du MoNDe. Quiconque est le Ravin du monde, la vertu constante ne le quitte pas. Il reTRouVe l'eNFaNce.

Le S c’est donc le Pieu – mais c’est surtout le féminin. Voilà pourquoi on dit une déeSSe, une chassereSSe, une bougreSSe. Bien sûr le S ressemble aussi à un SeRPeNT, et vous commencez aussi à comprendre pourquoi c’est à èVe, ḤaVah en hébreu ou ḤaWah en arabe, que le serpent, le NaḤaSh, parle – pourquoi SaRah s’appelle SaRah, et pourquoi Dieu se faisait auparavant appeler El-ShaDay, le dieu des SeiNs. Car ce sont les femmes qui les premières ont perçu cette ambivalence au cœur du son « Sha » dont l’archétype est le Féminin et le Masculin. Car oui, le langage vient des femmes, mais il me faudra beaucoup de vidéos pour vous en convaincre.

Voilà pourquoi le vagin, ce ravin du monde, occupe une place fondamentale dans les mythes de l’humanité, en particulier en Asie et en Amérique, associé à des FLèChes et des DeNTs, comme le rapporte Serge Dunis. C’est la figure bien connue du Vagin Denté, ou celle où une femme fait entrer des flèches dans son vagin, qui est souvent comparé à un CaRQuoiS. De nombreuses déesses sont associées à l’aRCheRie, telles qu’aRTeMiS ou aṬèNa, et on retrouve aussi cette figure dans la tradition judéo-chrétienne, dans le Siracide au chapitre 26 : « Comme le voyageur aSSoiFFé ouVRe sa BouChe, et Boit de toute eau qu'il rencontre, elle s'aSSieD devant chaque PoTeau, et devant la flèche ouvre son carquois »

Vulve ou flèche, c’est toujours du sexe !

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Et c’est intéressant parce que les DeNTs et les FLèChes on les retrouve aussi associées au son « Sha ». En fait le son « Sha » c’est le SeXe de l’homme qui se DReSSe, se PLaNTe et s’eNFoNCe « en MêMe temps » dans le sexe de la FeMMe ce SiLLoN CaVeRNeux. Oui, mes petits Freudiens qui n’arrêtaient pas de glousser, nous y sommes. Au SeiN des SeiNs. Le sexe – oui le sexe. Le sexe est partout voilà pourquoi « Sha » est aussi polysémique.

Ah, ne commencez pas avec votre fausse pruderie les Pharisiens : on détruit le monde, on brûle les forêts, on tue des millions d'hommes et de femmes, des milliards d'animaux – mais dès que ça parle de sexe, c’est PéChé, SiN en anglais. Décidément, les Pharisiens n’ont aucune honte – BuwShaH en hébreu. Mais on y reviendra sur la honte.

D’ailleurs, pour que les choses soient très claires, quand je parle d’homme et de femme, c’est juste pour fixer les idées. Je fais partie d’une génération où le genre était encore assez normatif. On ne parlait pas encore de cisgenre, de transgenre. Mais bien entendu que pour le Paraklet, il n’y a « pas de contrainte dans le sexe » pour paraphraser un grand Prophète.

Cette oPPoSition du masculin et du féminin incarnée par le sexe est donc à l’origine de l’aMBiVaLence archétypale du son « Sha » qu’on retrouve entre la PoiNTe et la VuLVe. Comme l’avait remarqué Alain Testart, dans Art et religion de Chauvet à Lascaux, repris par Serge Dunis : « Rien ne ressemble plus à un dessin schématique de pointe de flèche qu'un dessin tout aussi schématique de vulve : les deux se représentent pareillement avec TRoiS traits convergents ». Les trois traits du Shin (שׁ).

Cette ambivalence, on la retrouve même matérialisée dans cette surprenante sculpture datant d’il y a 25'000 ans trouvée en Moravie, qui regroupe le pieu avec des seins, des CouiLLes ou un sillon (Déesse P62) ou dans une statuette datant d’il y a 17'000 ans figurant une vulve FeNdue surmontée d’une pointe gravée d’une SéRie de CheVRons trouvée en ChaReNTe (Langage de la Déesse P254). La plus ancienne représentation sexuelle mêlant sillon et PhaLLus remonterait à il y a 42'000 ans – sur un pendentif très récemment trouvé en Mongolie par l’équipe de Solange Rigaud. Cette fusion du sillon et du phallus, on la retrouvera encore au Néolithique sous la forme de statuettes mélangeant FoRMes phalliques et VaGiNales. Et encore aujourd’hui le SymBoLe universel de l’aMouR, le CœuR RouGe ou RoSe, est constitué d’une pointe et de deux seins, ou deux FeSSes.

Et si on retrouve cette ambivalence dans toutes les langues de l’Egypte à l’Iran, de l’Europe Occidentale à la Mésopotamie, c’est qu’elle est très archaïque – certainement antérieure à la sortie d’Homo Sapiens d’Afrique, et peut-être même avant l’émergence de notre espèce Homo Sapiens il y a environ 300'000 ans. Et cette ambivalence on va la retrouver dans chacune de mes 10 Histoires sur le son « Sha ».

Ce long préambule sur le sexe vous permet à présent de comprendre pourquoi en hébreu ʔiySh c’est l’homme, ʔiShah la femme (mais l’un ne dérive pas de l’autre, un Yod ici, un Hé là ...), et ʔeSheK les TeSTiCuLes (Lev 21.20), et pourquoi aussi une femme – ou un homme - ça se SauTe, ça se BaiSe, et pourquoi une ChaTTe (PuSSy en anglais), ça se ShaG en anglais (Oui Polisson, ShaG c’est aussi Marron 🟤).

Bien sûr, le Coran n’est pas en reste en matière d’allusion sexuelle, comme dans la sourate fondamentale 81 At taKwyR, qu’on a déjà rencontrée, qui commence par « quand les âMes seront aCCouPLées », ou dans une autre sourate fondamentale 92 Al LayL, qui invoque ce que l’Eternel a créé, MâLe et FeMeLLe.

Oui le sexe c’est FaSCiNant, on le retrouve dans tous les mythes, de façon plus ou moins explicite - à commencer par la Théogonie d’Hésiode ou chez les Hittites, ou les dieux créateurs sont ChâTRés. Et nos ancêtres se sont toujours interrogés sur l’émergence de cette attraction fondamentale entre le mâle et la femelle, entre la pointe et le sillon.

Ils percevaient parfaitement qu’à l’origine de la vie, il n’en allait pas ainsi, comme Hésiode qui raconte qu’avant les dieux se reproduisaient par parthénogénèse avant de le faire par FiLoTèS, c’est-à-dire par le sexe.

Encore aujourd’hui, pour les spécialistes de l’évolution, le sexe reste un MySTèRe. C’est le fameux problème de l’œuF et la PouLe – dont je vous ai parlé dans mon introduction sur les marketplaces : comment passer du uN au DeuX ? Une chose est sûre, le sexe fut ce qui permit l’émergence, il y a environ 650 millions d’années, d’organismes multicellulaires plus complexes, ainsi que le développement de relations de CooPéRations dans un contexte où l’environnement devenait plus instable. Complexité, relations de coopération, adaptation à l’environnement – ça vous rappelle quelque chose les dirigeants des grandes entreprises ?

Shin, Samekh, S et Yin-Yang

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Le SeXe, on le retrouve jusque dans la FoRMe des LeTTRes. En particulier en hébreu, où le Shin (שׁ) a une forme de PoiNTe ou de VuLVe, alors que Ṣamekh (ס) est RoND comme le SeiN, l’uTéRuS. Mais on reviendra dans ma prochaine vidéo sur le rond et l’arbre. Dans les langues latines, le sexe se CaChe dans le S🐍 SiNueux, qui aLTeRNe SiLLoN et SoMMeT et qui transparaît aussi dans le Yin-Yang (☯️), le SymBoLe qui incarne cette DuaLité aMBiVaLente par excellence.

On retrouve aussi ce S sinueux sur des PoTeRies vieilles de 6000 ans trouvées à Cucuteni, en Roumanie (Langage de la Déesse P316). On le retrouve même dans le logo de Coopérons, ma fameuse technologie conçue pour faciliter les éChaNGes entre les entreprises, avec ses DeuX MaiNs RouGe et BLeue qui se font FaCe – qui a plus de 10 ans maintenant.

Et pour revenir au Yin-Yang, ce symbole n’est pas qu’une oPPoSition STaTique. Il a un côté DyNaMique exprimant que le LuMiNeux surgit de l’oBSCuR et l’Obscur du Lumineux, ou, comme le dit Saint Augustin, en parlant du temps:

Nous avons sans cesse ces mots dans la bouche : le temps et les temps ; « combien celui-ci a-t-il été de temps à parler ? Combien cet autre a-t-il été de temps à faire cela ? Qu'il y a longtemps que je n'ai vu une telle chose ! Cette syllabe qui est longue a le double du temps de cette autre qui est brève. » Nous disons ces choses et les entendons dire aux autres ; on sait ce que nous voulons dire quand nous parlons de la sorte, et nous savons aussi ce que les autres veulent dire. Il n'y a rien de plus clair et de plus ordinaire que tout cela : et il n'y a rien en même temps qui soit plus obscur, et qui ait plus besoin d'une nouvelle ReCheRChe pour en acquérir une parfaite connaissance.

On reviendra bientôt sur le temps et le ChaNGement – mais disons pour le moment qu’ils sont eux aussi une conséquence de l’ambiguïté fondamentale de « Sha ».