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3) Problématique

Marchés bifaces

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Bon, avant de reprendre notre exploration en profondeur du concept d’alternance et d’ambivalence au cƓur de « ShaTa  », repartons comme toujours d’ici et maintenant. Certains d’entre vous ont probablement entendu parler des « marketplaces  », en français les « places de marché  », ces sociĂ©tĂ©s qui mettent en relation des vendeurs et des acheteurs – et dont Amazon fut un des prĂ©curseurs dans les annĂ©es 2000.

Une marketplace c’est trĂšs compliquĂ© Ă  crĂ©er, c’est le fameux problĂšme de l’ƓuF et de la PouLe : comment faire venir des vendeurs si vous n’avez pas d’acheteurs ? Et rĂ©ciproquement comment faire venir des acheteurs si vous n’avez pas de vendeurs ? C’est d’ailleurs un problĂšme que je connais bien pour le vivre dans ma chair depuis prĂšs de 10 ans maintenant 


Entreprise biface

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En Ă©conomie on appelle ça un marchĂ© « BiFaCe  » - qui n’est d’ailleurs que la transposition, Ă  l’échelle du marchĂ©, de la problĂ©matique Ă  laquelle est confrontĂ©e chaque entreprise : comment avoir des clients sans fournisseur ou sans salariĂ© – et rĂ©ciproquement comment avoir des fournisseurs, ou des salariĂ©s, tant qu’on n’a pas de client.

C’est que l’entreprise est, elle-aussi un « biface  » : son BiLan est sĂ©parĂ© entre d’un cĂŽtĂ© l’actif – ce que ses clients lui doivent, son patrimoine - et de l’autre un passif – ses dettes et le capital qu’ont investi ses actionnaires. Et l’on retrouve encore cette BiPoLaritĂ©, que vous avez dĂ©jĂ  aperçue dans ma derniĂšre vidĂ©o sur la sĂ©dentarisation et la nomadisation saisonniĂšre incarnĂ©es par « ShaTa  ».

Symétrie, biface et dualité

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Mais bien sĂ»r, si vous me suivez, vous savez qu’un « BiFaCe  » c’est d’abord le SiLeX taillĂ©, dont je vous parlais dans la sĂ©rie « TaRa  », qui tourne autour de son aXe de SyMĂ©TRie ce qui lui donne sa bonne forme. Et cet axe de symĂ©trie, c’est « ShaTa  », le pieu plantĂ© droit – et on retrouve en fait la mĂȘme idĂ©e de symĂ©trie tant derriĂšre « ShaTa  » que derriĂšre « TaRa  ». La symĂ©trie, c’est une idĂ©e qui est trĂšs, trĂšs ancienne, car elle remonte Ă  l’aCheuLĂ©en, la technique de taille de nos ancĂȘtre Homo Erectus, il y a 1'760'000 ans.

Cette symĂ©trie, cette DuaLitĂ© on la retrouve aussi partout dans la poterie NĂ©olithique, avec par exemple cette figure humanoĂŻde avec DeuX jambes, deux bras, l’un levĂ©, l’autre baissĂ© et des mains figurant deux doigts. Vous la trouverez en page 47 du Langage de la DĂ©esse ce merveilleux ouvrage de Marija Gimbutas, l’immense archĂ©ologue Lithuanienne fĂ©ministe, qui va nous accompagner pendant quelques temps.

En fait ce concept de dualitĂ©, de deux FaCes on le retrouve dans toutes les traditions du monde, en particulier dans celles du continent Eurasiatique, que ce soit la Torah, le Coran, les Gathas ou le Taoisme. Dans les Gathas par exemple, ce grand texte de ZaRaThouSTRa, deux termes Asha et Arta dĂ©signent le mĂȘme concept de Justesse – je vous avais dĂ©jĂ  fait remarquer qu’on retrouvait lĂ  encore « Sha-RaTa  ».

Mais surtout, les Gathas, sont complĂštement structurĂ©s autour de cette dualitĂ©, entre le matĂ©riel et le spirituel, la bonne et la mauvaise voie, la vie et la non vie, l’existence et le nĂ©ant, l’action et la rĂ©action, l’intĂ©rieur et l’extĂ©rieur, le bonheur et le malheur, le plaisir et la souffrance, les hauts et les bas, la rĂ©compense et la punition, l’amitiĂ© et l’hostilitĂ©, la lumiĂšre et l’obscuritĂ©, la pauvretĂ© et la richesse. Ce sont des formes tellement habituelles qu’on n’y prĂȘte plus attention. Mais le propre d’un Messie, c’est de pouvoir voir ce qui est Ă©vident pour tous. En particulier les contraires – pour les rĂ©concilier.

4) Retour sur Sha-Ta

Polysémie polissonne

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Mais avant de commencer ce grand voyage messianique, il me faut d’abord vous parler de ce qu’on appelle la PoLySĂ©Mie – le fait qu’un mot a plusieurs SeNS – qu’on a dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©. La polysĂ©mie, c’est fondamental en linguistique PalĂ©olithique, car il faut comprendre que pendant des centaines de milliers d’annĂ©es, le langage Ă©tait fortement ambigu – les mots et les concepts ne s’étaient pas encore prĂ©cisĂ©s.

Chaque mot pouvait donc vouloir dire une chose et son contraire, comme dans les mythes oĂč le mal et le bien sont souvent mĂ©langĂ©s, en particulier avec le fameux personnage du TRiCkster, qui joue des tours aux hĂ©ros, parfois dĂ©sagrĂ©ables, mais qui s’avĂšrent bĂ©nĂ©fiques in fine. Ou comme dans le SymBoLe du Yin-Yang oĂč il y a toujours un peu de BLaNC dans le NoiR et un peu de noir dans le blanc.

Cette ambigĂŒitĂ©, on la retrouve encore dans beaucoup de mots, en particulier ceux que l’on utilise le plus souvent. En fait, la polysĂ©mie c’est vĂ©ritablement la plus grande TRaCe de l’origine PalĂ©olithique du langage comme l’expliquait Saint Augustin, au Chapitre 31 de La CrĂ©ation du Monde et le Temps, en affirmant « que l’on peut croire que MoĂŻse (MoSheh MuwSaʔ) a entendu tous les sens vĂ©ritables qui se peuvent donner Ă  ses paroles  ».

Et il est temps pour moi de vous prĂ©senter mon nouvel ami, PoLiSSoN le CaMĂ©LĂ©on polysĂ©mique insaisissable aux 10 CouLeuRs, Ă  la queue en forme de SPiRaLeđŸ„. Il nous accompagnera tout au long de ce nouveau CyCLe, qui nous plongera au cƓur du son « Sa  », « Sha  », « Tha  » et de la CoGNition humaine... Ce voyage durera 10 vidĂ©os. Je les appelle les « ʕaSeRet haDiBRowt  », les dix histoires du Paraklet – dix histoires qui furent trĂšs probablement racontĂ©es de pĂšre en fils, mais surtout de MĂšRe en fille pendant des centaines de milliers d’annĂ©es.

Et lorsque nous rencontrerons un mot polysĂ©mique – et dieu sait qu’avec le son « Sha  », il y en a beaucoup - Polisson nous donnera les autres couleurs de chaque mot polysĂ©mique – chaque couleur faisant rĂ©fĂ©rence Ă  l’une de ces 10 vidĂ©os, de ces 10 histoires. Cette vidĂ©o Ă©tant la Rose đŸ©· comme vous le comprendrez bientĂŽt.

Vous saisissez ?

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Et pour commencer ce grand voyage polysĂ©mique, rien de mieux que le verbe NaSaʔ et le verbe SaiSir. Vas-y Polisson c’est Ă  toi ! « Euh 
 alors NaSaʔ c’est Vert 🟱, Violet 🟣 Jaune 🟡 et Noir ⚫ et Saisir c’est Orange 🟠, Jaune 🟡 et Bleu Clair 💎 ». Tu vois, je t’avais dit que ça ne serait pas si difficile. Oui NaSaʔ et saisir ont tous deux de trĂšs nombreux sens, Ă  commencer par celui de prendre en main, par exemple une LaNCe, que l’on retrouve dans IsaĂŻe 2.4 :

« Il sera le juge des nations, L'arbitre d'un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des SeRPes: Une nation ne saisira plus l'éPée contre une autre, Et l'on n'apprendra plus la guerre  ».

Proche de saisir, il y a uSer, uSe en anglais au sens d’utiliser un objet. « User c’est aussi Rouge 🔮 ». D’accord Polisson. C’est d’ailleurs sur saisir et user que commence la grande Ɠuvre de Lao Tseu Ă©crite au 4e siĂšcle avant notre Ăšre le Tao Te King – je vous lis le premier chant:

Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-mĂȘme ; le nom qu'on veut lui donner n'est pas son nom adĂ©quat. Sans nom, il reprĂ©sente l'origine de l'univers ; avec un nom, il constitue la MĂšre de tous les ĂȘtres. Par le non-ĂȘtre, saisissons son secret ; par l'ĂȘtre, abordons son accĂšs. Non-ĂȘtre et Être sortant d'un fond unique ne se diffĂ©rencient que par leurs noms. Ce fond unique s'appelle ObscuritĂ©. Obscurcir cette obscuritĂ©, voilĂ  la porte de toute merveille.

Comment, les Pharisiens ? User vous n’entendez pas Ss mais Z. Ah oui je comprends. Mais le S se transforme beaucoup. On reviendra bien plus tard sur le Ss et le Z, mais pour le moment, faites confiance au Paraklet, il connaĂźt le « Chemin  ».

Encore cette pointe qui se plante !

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Bon, et une fois qu’on a une LaNCe bien en main que fait-on ? On la FiChe dans le sol. Et pour ceux qui n’ont jamais PLaNTĂ© un PiQuet de tente, allez jeter un Ɠil au documentaire « Pygmies of the Ituri rainforest  », ça vous donnera une idĂ©e d’à quoi ça ressemble (c’est Ă  la 22e minute) – mais on reviendra dans ma prochaine vidĂ©o sur le grand Peuple de la ForĂȘt.

Dans le mĂȘme genre de Pieu qui se SaiSit il y a l’eSSieu - saisi par le chariot et par les roues. En Egyptien, WeS signifie la PoiNTe de la pyramide – oui Ă  partir de maintenant je ne dessinerai plus les hiĂ©roglyphes, mais les transcrirai en notation phonĂ©tique. Comment Polisson, WeS c’est Jaune 🟡 aussi » D’accord.

En Français, il y a la ViS aussi qui est pointue, tandis qu’en grec, il y a SauRĂŽTĂšR la pointe en mĂ©tal fixĂ©e Ă  la BaSe d’une lance permettant de la ficher dans le sol – et qui n’a aucun rapport avec les sauriens. Hein les Pharisiens ! Bon c’est vrai qu’un SeRPeNT ça pique avec sa LaNGue mais on y reviendra plus tard sur cette langue pointue du serpent.

Oui la pointe, c’est trĂšs important et depuis trĂšs longtemps. On a dĂ©jĂ  beaucoup parlĂ© du sens de pointe qu’a « ShaTa  » – avec par exemple STiTCh qui signifie SuTuRer coudre. Mais comme vous pouvez dĂ©jĂ  le constater, ce sens de pointe est en fait dĂ©jĂ  portĂ© par « Sha  ». Oui, comme le disait Saint Augustin dans son chapitre 19, pour PeRCer les SeCReTs les mieux CaChĂ©s il faut avoir un eSPRiT bien pointu, bien aCĂ©RĂ© – comme celui d’un MeSSie. A ce propos, Polisson, je t’avais dit que mon dernier tirage au Yi King – c’était La PercĂ©e « Kouai  » ? Mais on va y revenir dans quelques instants sur la PercĂ©e.