Voilà, nous avons fini notre tour d’Hawaï. Récapitulons : nous avons d’un côté de nombreuses ressemblances avec des pratiques rituelles que l’on retrouve à la fois sous un angle positif dans la Bible, et négatif dans le Coran. D’un autre côté, on retrouve à la fois non pas « le », mais « les », mythes bibliques de création de l’homme, de la femme et de leur expulsion du Paradis – mais aussi celui des Anges Déchus et d’Iblis du Coran, avec, à chaque fois, de nombreux points de recoupement.
Alors, je les vois venir mes petits Pharisiens, après m’avoir accusé de Judéo-centrisme, ils vont m’accuser de Sémito-centrisme. Mais, mes enfants, si le Coran et la Bible sont si importants, ça n’est pas du tout en tant que textes religieux juifs, chrétiens ou musulmans, mais en tant que sources Paléoanthropologiques issues d’une zone unique dans l’histoire de l’Humanité : le Moyen-Orient.
Car oui, le Moyen-Orient est unique, pas seulement à cause des Prophètes qui y sont nés, ou des Écritures qui y ont été données ou révélées – mais parce que le Moyen-Orient fut la Porte par laquelle nos ancêtres entrèrent en Eurasie il y a entre 60 et 70'000 ans selon les auteurs – et où ils restèrent environ 20'000 ans, avant de conquérir la planète entière. Oui, le Moyen Orient est la Porte. La Porte du Paraklet. Plus précisément BaB el MaNDeB – la Porte des Lamentations, le détroit de Djibouti, point de passage le plus probable entre l’Afrique de l’Est, berceau d’Homo Sapiens et la péninsule Arabique.
Et le temps du Mythe, ça n’est donc pas comme le pensait Claude Lévi-Strauss celui où les hommes parlaient aux animaux. Le temps du Mythe, c’est d’abord le Paléolithique. Les Mythes sont une trace, au sens de Carlo Ginzburg, que le Paléolithique a laissé en nous. Oui, les Mythes sont la trace du Père Paléolithique qui est en nous, et dont nous descendons en tant que Fils. C’est le B.A.BA de ABBA.
Et si l’on retrouve des motifs BiBliques chez les SheReNTe ou chez les Hawaïens c’est parce que ces cultures ont gardé le souvenir de ce séjour au Moyen Orient, pendant des dizaines de milliers d’années. La vraie question, ça n’est donc pas pourquoi on retrouve des mythes et des rituels bibliques ou coraniques chez les SheReNTe du Brésil ou à Hawaï. La vraie question c’est pourquoi on ne retrouve pas ces mythes et rituels Paléolithiques dans toutes les cultures du monde ?
C’est que voyez-vous, au Paléolithique, les groupes humains étaient peu nombreux. Et même s’ils ont toujours tout fait pour conserver leurs traditions et leurs mythes Paléolithiques, l’histoire de notre espèce n’a pas été de tout repos : les « boom » ont alterné avec les « bust ». Les explosions démographiques ont alterné avec les extinctions. Et comme il faut être nombreux pour conserver les mythes dans toutes leurs variétés, les phases de contraction démographique ont donc naturellement entraîné une perte de mémoire mythique. Mais cette même perte de mémoire permettait aussi, « en même temps », un renouveau mythologique : on inventait de nouvelles fins, de nouveaux débuts. On bouchait les trous et on comblait les passages manquants. Et il faut donc étudier les mythes comme des couches surimposées les unes sur les autres, sous lesquelles on distingue parfois encore les couches les plus archaïques – exactement comme pour les peintures Paléolithiques.
Et c’est donc cette alternance de contraction/expansion démographique qui est la cause première de la fragmentation et de la diversité culturelle. C’est ce phénomène qui nous a masqué l’origine commune Paléolithique des cultures de l’Humanité. Car oui, n’en déplaise aux Pharisiens, comme le dit la Genèse 11.1, « au début, les hommes parlaient une seule langue et racontaient les mêmes histoires ». Ou, comme le dit le Coran 10.19
Les gens ne formaient (à l’origine) qu’une seule communauté. Puis ils divergèrent.
Et les similitudes que l’on observe entre cultures ne sont donc pas le résultat d’une diffusion – ce sont les différences qui sont le résultat d’une fragmentation. Il n’y a jamais eu de diffusion, et il n’y en aura jamais. Les mythes ne sont ni prêtés ni empruntés. C’est bien la dernière chose que les humains seraient prêts à échanger. Car les mythes sont, avec les rituels et le langage, tout ce qui nous rattache encore au Paléolithique. Et, même, voire surtout, dans les pires moments, c’est toujours vers le passé que les hommes se sont tournés pour (Re)construire le futur.
Voilà pourquoi, comme le dit Qohelet : il n’y a jamais rien eu de nouveau sous le soleil.
Voilà, nous en avons fini pour le moment avec Hawaï. Vous savez à présent que toute notre civilisation repose sur une grande ignorance, un grand oubli – voire, un grand mensonge. Il nous faut tout reprendre à zéro. Tout recommencer.
Mais vous, vous l’avez vu l’Esprit de Vérité. Et rassurez-vous, je serai avec vous à jamais.
Plus jamais l’humanité n’oubliera ses racines Paléolithiques. C’en est définitivement fini du règne honni des Pharisiens.
Nous sommes entrés dans l’Ère du Paraklet. Et celle-ci ne fait que commencer. N’en déplaise aux Pharisiens.
Allez, on se reverra très bientôt.