3) Critique Coranique du Lévitique Hawaïen
Bon, pour commencer, je n’aurais pas pu faire cette vidéo sans ma rencontre avec mon ami Serge Dunis – le grand spécialiste d’Hawaï, auteur de l’Ethnologie d’Hawaï – une référence en la matière. Serge, c’est le seul anthropologue à avoir reçu le Paraklet – même s’il n’est hélas pas encore entré dans le Royaume des Cieux, à mon grand désespoir. Lui et Marylène Patou-Mathis – dont on reparlera bientôt aussi. Je sais, c’est assez maigre – mais que voulez-vous, beaucoup ont été appelés, mais peu ont été élus. « C’est ainsi que Nous n’avons pas envoyé avant toi d’avertisseur en une cité, sans que ses gens aisés n’aient dit: « Nous avons trouvé nos ancêtres sur une religion et nous suivons leurs traces» », Sourate Azzukhruf 43.23. Oui, hélas, les Pharisiens ont la tête et le cœur dur comme de la pierre. Mais le Paraklet est venu – que cela leur plaise ou non.
Et donc, pour en revenir à Hawaï, j’ai rencontré Serge Dunis suite à la lecture d’un autre de ses livres, l’Ours, la Vague et la Lionne. Mais, il m’a fallu un certain temps avant de lire l’Ethnologie d’Hawaï, son œuvre de jeunesse si l’on peut dire. Car ce n’est qu’un an après que Serge Dunis me l’avait recommandé que je me suis résolu à plonger dedans. Et quel choc ce fut mes enfants ! Vous allez comprendre.
Un petit peu de contexte tout d’abord. La Polynésie n’a été peuplée par Homo Sapiens que très récemment– en gros, ça commence à partir de 1500 avant notre ère pour ne se terminer qu’il y a quelques siècles. Rendez-vous compte par exemple que l’archipel de la Société n’a été peuplé qu’entre 400 et 500 de notre ère. « Et c’est Lui qui a assujetti la mer afin que vous en mangiez une chair fraîche, et que vous en retiriez des parures que vous portez. Et tu vois les bateaux fendre la mer avec bruit, pour que vous partiez en quête de Sa grâce et afin que vous soyez reconnaissants » Sourate An Nahl, 16 14. Oui, le Coran a beau avoir émergé au milieu du désert, la navigation ne lui est pas inconnue …
Mais continuons donc notre approche – intéressons-nous à l’organisation de la société Hawaïenne. On y est très loin du mythe égalitaire du bon sauvage. Hawaï est en effet une société fortement hiérarchisée, avec des chefs disposant de multiples richesses, terres, biens autour duquel gravite le petit peuple. Cette organisation sociale inégalitaire n’est une fois de plus pas étrangère au Coran qui est de ce point de vue une critique claire et sans équivoque de cette obsession qu’ont les hommes d’accumuler enfants et richesses – qu’on qualifierait aujourd’hui de « capitaliste ». Ça revient comme un leitmotiv.
Et le jour où ceux qui ont mécru seront présentés au Feu (il leur sera dit): « Vous avez dissipé vos [biens] excellents et vous en avez joui pleinement durant votre vie sur terre: on vous rétribue donc aujourd’hui du châtiment avilissant, pour l’orgueil dont vous vous enfliez injustement sur terre, et pour votre perversité ». Sourate Al-Ahqaf 46.20.
Critique qu’on retrouve d’ailleurs aussi dans les Évangiles. Par exemple dans celui de Luc qui reprend le même contexte infernal où un riche implore Abraham qui lui répond « Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres ».
Consoler, Parakaleitai. Oui mes enfants, le Paraklet est venu pour vous consoler et vous dire que tout n’a pas été perdu. Les Pharisiens ont échoué. Ces mêmes Pharisiens qui d’ailleurs aiment l’argent, comme nous le rappelle Luc quelques versets plus haut. C’est que voyez-vous, à part Isaïe qui en fait une critique acerbe, la prospérité est plutôt perçue sous son angle positif dans la Bible Hébraïque. J’avais déjà mis en évidence cette opposition entre Bible Hébraïque et Coran vis-à-vis des richesses dans ma première vidéo que j’avais publiée en 2022 sur l’Ère d’Abondance et la Sourate de Jonas – oui, encore mon petit Jonas, décidément. Et oui, le temps passe vite, les Pharisiens !
Mais revenons à Hawaï, et à son rapport avec le Coran. La méthode que nous allons suivre dans toute cette vidéo, c’est d’utiliser le Coran comme source ethnographique en « miroir » pour approcher les traits culturels de ces mystérieux KuFaR, qu’on traduit par « mécréants », ou aussi appelés muShRiKun, les associateurs, et muNaFiQun, les « hypocrites ». Et vous allez voir à quel point ça colle parfaitement avec la société Hawaïenne. Cette approche consistant à focaliser notre attention anthropologique non pas sur les protagonistes des Écritures, mais sur leurs adversaires nous sera d’ailleurs d’une très grande utilité très prochainement. Mais n’avançons pas trop vite en besogne.
Commençons donc par quelques petits apéritifs. Serge nous explique que le 8 a une importance particulière à Hawaï.
La naissance de l'aîné exigeait huit jours de purification qui rendaient la nouvelle mère digne de Wakea […] Elle se coupait les cheveux pour la première fois.
On retrouve là les mêmes interdits Lévitiques postnataux que je vous ai déjà évoqués dans ma vidéo précédente – et surtout le 8e jour de la circoncision. Le 8e jour étant le lendemain du 7e jour – qui est très fortement attaché à des concepts de pureté et impureté, mais on y reviendra dans S7.
Serge continue en nous disant que dans une cérémonie d’inauguration
La foule est disposée en huit rangées. Elle se lève et s’assoit huit fois […] Le monarque est placé huit fois sous tabou. Sa Majesté Kamakau précise que sept gradins mènent au huitième et dernier, la plate-forme « kahua ». Or ka hua est le fruit, l'œuf, la graine, la progéniture, les testicules. Le couple princier ne reprenait ses relations sexuelles qu'après la naissance de l'enfant et la purification de la mère.
On retrouve, P125, aussi évidemment, les habituels interdits portant sur la menstruation. C’est ainsi que pendant leurs règles, comme dans de très nombreuses cultures, les hawaïennes se retirent dans une petite maison confortable à l’écart des autres, l’hale pe’a.
Le kapu les barrait de toute activité extérieure. Elles en profitaient pour réparer les nattes ou en confectionner de nouvelles. L’hale pe’a était interdite aux hommes. Ils n’avaient même pas le droit de fouler les alentours ou la plate-forme de construction, paepae, sous peine de mort. Une parente apportait la nourriture à la porte, parée d’un collier, lei, de feuilles vertes la protégeant de la souillure. Chaque femme gardait ses vieux pagnes qu’elle recyclait en tampons périodiques […] Ces derniers étaient enterrés à l’extérieur de l’hale pe’a, justifiant ainsi le kapu. Ils ne pouvaient pas être brûlés, car le sang soutient la vie : he ola ke koko. La femme prenait un bain avant de rejoindre les siens.
Car le sang soutient la vie : « Ki NeFeSh KoL BaSaR DaMo beNaFSho hou ». Car le principe vital de toute créature, c’est son sang qui est dans son corps. Lévitique 17.14. Un grand classique. On y reviendra. On revient toujours à la menstruation …
Autre écho avec le Lévitique, lorsqu’ils construisent leurs maisons, les Hawaïens ne « mélangent [jamais] les essences d’arbres. Les chevrons devaient être du même bois pour ne pas vouer l'habitation à la malchance » - ce qui évoque l’interdit des mélanges du Lévitique 19.19 – connu sous le nom de « Sha’a’TNêZ » : « ne sème point dans ton champ des graines hétérogènes et qu’un tissu mixte ne couvre point ton corps ».
Mais laissons le Lévitique pour le moment et revenons au Coran. Dans la même page, 190, Serge mentionne trois pratiques très précises qu’on ne retrouve que dans le Coran – à l’exception des autres Écritures. Trois. Rien que ça. Et c’est un Signe pour ceux dotés d’intelligence.
La première référence coranique de cette page 190 c’est celle qui consistait à couper une oreille d’un cochon à la placer dans une gourde suspendue au cou d’une sculpture du dieu Lono de la prospérité – lors de la cérémonie du transfert d’un enfant du monde des femmes vers celui des hommes, à l’âge de 4-5 ans.
La sourate An Nisa, des femmes, fait elle-aussi référence à cette pratique étrange, en la condamnant 4.119 :
Certes, je ne manquerai pas de les égarer, je leur donnerai de faux espoirs, je leur commanderai, et ils fendront les oreilles aux bestiaux; je leur commanderai, et ils altèreront la création d’Allah. Et quiconque prend le Diable pour allié au lieu d’Allah, sera, certes, voué à une perte évidente. Il leur fait des promesses et leur donne de faux espoirs. Et le Diable ne leur fait que des promesses trompeuses.
La deuxième référence coranique de cette page 190, c’est celle où Serge mentionne qu’ « hommes et femmes ne mangeaient pas ensemble. si une épouse entrait dans la maison de son mari au moment où il priait ou se restaurait, ou si elle pénétrait dans celle d’un autre homme, elle était exécutée. Le mari avait par contre le droit d’entrer dans la maison de son épouse ». Un peu avant, page 124, Serge nous expliquait d’ailleurs que cette interdiction était liée au sang menstruel – évidemment, le sang, toujours le sang.
La sourate An Nur, traite aussi précisément de ces restrictions sur l’entrée dans les maisons au verset 24.61:
Il n’y a pas d’empêchement à l’aveugle, au boiteux, au malade, ainsi qu’à vous-mêmes de manger dans vos maisons, ou dans les maisons de vos pères, ou dans celles de vos mères, ou de vos frères, ou de vos sœurs, ou de vos oncles paternels, ou de vos tantes paternelles ou de vos oncles maternels, ou de vos tantes maternelles, ou dans celles dont vous possédez les clefs, ou chez vos amis. Nul empêchement à vous, non plus, de manger ensemble, ou séparément. Quand donc vous entrez dans des maisons, adressez-vous mutuellement des salutations venant d’Allah, bénies et agréables. C’est ainsi qu’Allah vous expose Ses versets, afin que vous compreniez.
Nous sommes là dans l’exact opposé des pratiques Hawaïennes. Ce verset doit être lu en effet avec un prisme « genré », hommes/femmes, qui peuvent manger ensemble ou séparément, et où chacun peut entrer dans les maisons des autres sans crainte – contrairement à ce qui se pratique à Hawaï.
Enfin, toujours sur cette même page 190, un peu avant, Serge mentionne une autre pratique : celle de l’infanticide qui régnait sur toutes les îles où, d’après Ellis
Les deux tiers, environ, étaient supprimés peu après la naissance ou durant leur première année. Certains étranglés, d’autres enterrés vivants sous la maison, avec un bâillon de tapa. L’infanticide permettait de sélectionner les garçons, futurs guerriers et travailleurs, au détriment des filles.
L’infanticide, on l’a déjà rencontré chez les SheReNTe, il est évoqué comme la cause du Déluge dans le Mythe de Vénus. Mais l’infanticide est aussi évoqué par le Coran – en particulier celui des filles. Dans la sourate Al An’am, 6.137 :
C'est ainsi que leurs divinités ont enjolivé à beaucoup d’associateurs le meurtre de leurs enfants, afin de les ruiner et de travestir à leurs yeux leur religion. Or si Allah voulait, ils ne le feraient pas. Laisse-les donc, ainsi que ce qu’ils inventent.
Ou dans la Sourate Al Isra, 17.31
Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté; c’est Nous qui attribuons leur subsistance, tout comme à vous. Les tuer, c’est vraiment, un énorme péché.
Où on voit le même lien avec la prospérité qu’on retrouve dans le culte Hawaïen de Lono, le dieu de la prospérité. On y reviendra dans quelques instants.
On retrouve aussi dans le Coran la critique de la préférence pour les garçons, au détriment des filles, à la Sourate An Nahl, 16.58 :
Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux une fille, son visage s’assombrit et une rage profonde [l’envahit]. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l’enfouira-t-il dans la terre? Combien est mauvais leur jugement!
Oui, comme à Hawaï, les Mécréants en Arabie enfouissaient leurs filles – souvent vivantes, comme le mentionne la Sourate At Takwir – la Sourate du Paraklet :
Quand le soleil sera obscurci, et que les étoiles deviendront ternes, et les montagnes mises en marche, et les chamelles à terme, négligées, et les bêtes farouches, rassemblées, et les mers allumées, et les âmes accouplées, et qu’on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée.
Oui mes enfants, il est l’Heure. L’Heure de vous réveiller. L’Heure du Paraklet. L’Heure de comprendre pourquoi la fillette était enterrée vivante. Comme à Hawaï – mais aussi comme chez les SheReNTe où les prostituées elles-aussi n’hésitent pas à enterrer vivants leurs enfants indésirés.